
- Philippe Dessertine
- Géraldine Lance-Perrin
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Premium Communication
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Louis Bodin, météorologiste et présentateur sur TF1 et RTL, partage sa passion pour la météorologie comme "porte d'entrée extraordinaire vers la nature" et notre environnement quotidien.
Dans cet entretien réalisé par les équipes de l'agence de conférenciers Premium Communication, il évoque son parcours atypique - de l'ingénierie à la voile aux côtés de Florence Arthaud jusqu'aux médias - et explique comment la météo influence constamment notre vie.
Malgré les défis du réchauffement climatique, Louis Bodin défend un optimisme fondé sur la prise de conscience mondiale et les solutions technologiques disponibles, tout en soulignant l'importance de l'adaptation humaine pour l'avenir de notre planète.
Géraldine Lance-Perrin :
Bonjour Louis Bodin. Vous êtes présentateur météo à TF1 et RTL. Qu'est-ce qui vous anime et vous passionne dans cette science du climat ?
Louis Bodin :
La météorologie est la première porte d'entrée vers la nature. À travers la météorologie, on peut voir comment la nature se comporte. La météorologie conditionne cet environnement par tous les éléments. Parfois, nous les oublions, parce qu’ils sont intégrés dans notre environnement. Et pourtant tout est lié. J'adore ce rapport à la nature avec la météorologie. C'est une porte d'entrée extraordinaire.
Géraldine Lance-Perrin :
Pourquoi avoir choisi cet écrin de verdure qu’est le Chalet des Îles [en région parisienne] pour le lieu de cet entretien ?
Louis Bodin :
La verdure est un symbole extraordinaire. N'oublions pas de regarder autour de soi, d’utiliser nos 5 sens pour appréhender la nature. Savoir regarder, c'est important. Quand nous sommes connectés à cette nature, nous sommes beaucoup plus sensibles. Nous apprécions. En plus, c’est agréable. Et si c’est agréable, nous allons peut-être faire un peu plus attention.
Géraldine Lance-Perrin :
Avant de devenir météorologiste et présentateur, vous avez eu d'autres vies. Vous êtes ingénieur à l'origine, vous avez failli devenir pilote de ligne. Vous êtes aussi passionné de voile et d'ailleurs. Vous avez gagné la Route du Rhum et battu des records avec la célèbre navigatrice Florence Arthaud. Comment êtes-vous devenu animateur ?
Louis Bodin :
Je suis devenu météorologiste parce que j'adore la mer et la montagne. J'adore la nature tout simplement, je suis un épicurien ! En même temps, j'ai voulu revenir dans ces milieux là de manière professionnelle. J'ai réussi à le faire dans le domaine de la course au large, de la voile, avec Florence Arthaud, Paul Vatine, Loïc Perron, Armel Le Cléac’h ou encore Thomas Coville. Ce sont des copains encore aujourd'hui. La voile est un sport qui a été, et qui est encore, très médiatisé. C'est comme ça que le lien s'est fait avec les médias. Il a commencé avec Nulle Part Ailleurs et Philippe Gildas. Petit à petit, les médias se sont intéressés à moi en trouvant que je m'exprimais bien autour de la voile et de la météorologie. Je suis donc devenu consultant pour TF1, puis après pour Canal.
Un jour, la Chaîne Météo s'est créée en 1995. Le directeur de la chaîne m'a appelé pour rejoindre cette aventure. J'ai quitté Météo France pour intégrer la Chaîne Météo et je suis devenu communicant journaliste pour raconter mon métier sur cette chaîne. Ensuite, sont arrivés RTL, puis de nouveau le groupe Canal, puis TF1 en 2010. Ce qui m'amène, aujourd’hui, à être sur ces 2 médias : TF1 et RTL.
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Géraldine Lance-Perrin :
La météo, c'est une science qui est de plus en plus précise, on l'a vu ces derniers temps avec les tempêtes. Y a-t-il encore des champs inexpliqués selon vous ?
Louis Bodin :
Oui et largement. Cela fait d’ailleurs parti de mes interventions : remettre la météorologie là où elle a une véritable action, là où elle est très crédible. On s'aperçoit que ça s'arrête assez vite en réalité. Passer une semaine, la météorologie devient très aléatoire. Dans la précision, aussi, nous le voyons tous. Quand nous prévoyons des orages, nous ne sommes pas encore capable de dire si l'orage passe sur telle ou telle ville. Nous savons qu’il y en aura, mais être plus précis, nous ne savons pas encore le faire. Nous voyons que les limites arrivent assez vite. Nous pouvons espérer faire des progrès ces prochaines années.
À une autre échelle, celle du GIEC, celle du réchauffement climatique, il y a des rapports régulièrement édités par tous ces chercheurs qui travaillent sur la Terre. Ils nous proposent des scénarios si nous ne changeons pas nos comportements, avec un réchauffement qui pourrait avoir des conséquences sur la vie humaine. J'espère que dans les prochaines années, nous progresserons encore.
Géraldine Lance-Perrin :
La météo est de plus en plus présente dans l'actualité. En tant qu'observateur du climat, est-ce que cela vous a permis de réaliser des exploits ?
Louis Bodin :
Ma première envie, c'est d’essayer de se projeter. Nous avons une prétention incroyable : nous avons l'état du ciel. Nous savons à peu près le temps qu'il fait, et nous voulons essayer de deviner le temps qu'il fera dans 1 jour, 2 jours, 3 jours ou 4 jours. C'est un sacré pari de le réaliser, c’est devenir un petit peu devin. C’est assez magique !
Cela m'a permis de faire des navigations extraordinaires, des vols incroyables. Grâce à TF1, j'ai volé en rafale, j'ai volé dans des avions de chasse ! Cela m’a également ouvert la porte à des rencontres extraordinaires.
Mais la plus importante reste tout de même le rapport humain. Nous ne nous en rendons pas compte, mais dès que nous naissons, nous sommes DANS la météorologie. Nous vivons dans une humidité, une température, une pression. Qu’on le veuille ou non, nous vivons dans la météorologie. C’est pour cela que cela nous touche et que nous nous y intéressons. Parce que c'est la lumière, c'est la pluie, c'est la sécheresse, c’est la pression qui change. Ce rapport est notre quotidien.
Géraldine Lance-Perrin :
Le temps et la météo influencent notre vie. C'est d'ailleurs l'objet de votre ouvrage qui est paru aux éditions Albin Michel : “Nous sommes tous météo sensibles”. De quelle manière la météo influence-t-elle notre vie ?
Louis Bodin :
Elle l'influence d'abord par la lumière. Nous savons que nous avons besoin de lumière. Les médecins l'expliquent parfaitement. La lumière est bénéfique à la fois pour notre moral, et en même temps pour notre organisme.
La météo influence la pluie. La pluie, c'est la vie. Elle permet d'avoir des paysages.
Ensuite, la pression. Nous le concevons un peu moins, mais quand certains vous disent d'avoir les articulations sensibles, c’est une pression plus importante qui joue sur notre métabolisme.
Le dernier ingrédient, c'est l'humidité. Parfois, nous ne l’apercevons pas, mais en fonction du taux d'humidité, notre respiration va être différente.
Nous vivons bien dans la météorologie.
Géraldine Lance-Perrin :
Vous aimez aussi transmettre, sensibiliser le public à tous ces enjeux du climat. Vous animez des conférences qui s'intitulent “Quand la météo nous apprend à réfléchir sur notre terre”. À qui s'adressent ces conférences ? Que peut-on y apprendre ?
Louis Bodin :
Mes conférences s'adressent à tout le monde, celui qui est un peu curieux, qui regarde un peu autour de lui. Bien évidemment, il y a ce rapport à la nature et cette inquiétude autour du réchauffement climatique. Finalement, toute personne qui a cette envie d'avoir une action d’être acteur sur sa vie, sur son environnement.
Ce qui est intéressant, je trouve, c'est de comprendre, de laisser voir quelles sont les conséquences. Cela m'intéresse de transmettre cela.
Évidemment, il y a des personnes plus sensibles qui ont envie d'aller plus loin. Ce sont les agriculteurs, les professionnels du tourisme, ceux qui pratiquent la montagne… Ceux qui voient ce rapport à la météorologie.
Ces conférences, c'est l'objet d'échanger, d'apporter un témoignage, d'apporter quelques solutions, ou quelques idées de solutions. Finalement, autour de ces sujets-là, nous sommes tous ensemble.
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Géraldine Lance-Perrin :
Quel est l'impact aux participants que vous avez pu observer depuis que vous donnez ces conférences ?
Louis Bodin :
Premièrement, c’est de légitimer le travail de certains industriels. Je l'ai vu parfois, de grandes entreprises (que ce soient des assureurs, des banquiers ou autres), investissent et essaient de montrer à leurs clients ou à leurs collaborateurs, que leur action est importante. J'apporte une caution et un témoignage qui valident cette idée de changer de paradigme.
C’est pareil chez les industriels où certains peuvent se poser des questions. Oui, ça sert parce que c'est le sens de l'histoire, parce que ça peut apporter des réponses.
Pour finir, cela peut être très satisfaisant de se dire que son action, même si elle est toute petite, même si elle ne va pas changer le monde, elle participe à ce changement qui sera plus efficient dans 10, 20 ou 30 ans.
Géraldine Lance-Perrin :
Sensibiliser de manière positive aux enjeux climatiques, c'est une de vos missions ?
Louis Bodin :
Parfois, on me reproche d'être un peu trop optimiste ! Pourtant, c'est mon comportement. Je crois, qu'aujourd'hui, il ne faut pas se laisser aller de toute façon. S’il y a encore une chance pour qu'on puisse changer les choses, il faut le faire. Je pense que nous avons la connaissance et la conscience de l’impact très très fort que nous laissons sur la planète. Si nous voulons être un peu actifs et acteurs de ce changement (ou en tout cas tenter de l’être), nous avons les moyens de le faire, nous avons les technologies aujourd'hui, il ne faut pas l’oublier.
Si nous pouvons accompagner, si nous pouvons être plus résilients, et bien oui, je pense que c'est quelque chose de positif. Et nous pourrons effectivement relever ce défi du réchauffement climatique.
Géraldine Lance-Perrin :
Quelles sont les raisons qui vous permettent d'être optimiste aujourd'hui ?
Louis Bodin :
J'ai la chance de voyager dans le monde. Quel que soit le niveau économique et social, (il n’y a rien de péjoratif dans ce que je dis), les gens en ont conscience. Que ce soit en Afrique, aux États-Unis, en Europe, quel que soit l'endroit, il y a la conscience. C’est déjà une chose très importante ! En fonction de sa culture, de son économie, les pays peuvent réagir ou s'adapter plus ou moins vite.
L'autre élément important, ce sont les solutions technologiques. Elles sont plus ou moins installées, plus ou moins efficaces, mais elles sont là.
Ensuite, sur l'évolution sociétale, c'est la même chose. C'est-à-dire que si nous avons un atout conscience, si nous partageons, si nous sommes capables d'échanger économiquement avec tel ou tel pays qui n’a pas les mêmes moyens, nous avons la solution.
Ces 2 éléments sont importants pour être optimistes.
Celui qui peut nous rendre un peu plus sceptique, ou un peu plus pessimiste, c'est l’Homme, c'est l'humain. Est-ce que nous sommes prêts à nous civiliser, à fonctionner ensemble ? Je rappelle que nous sommes 8 milliards sur la Terre. C’est donc à nous, humainement, d'être un peu plus civilisé et de penser à l'autre.
Yves Coppens, qui était un de mes mentors et avec qui j’aimais parler, me disait “Louis, une espèce qui ne s'adapte pas dans cet univers, elle disparaît. Donc, toute espèce qui s'adapte, va pouvoir suivre cette évolution de l'univers”. À tel point qu’il m’a dit aussi “tu ne diras plus jamais des normales météo, mais des moyennes. Pourquoi ? Parce que dans l'univers, la normale d'hier n'est absolument pas celle d'aujourd'hui, et encore moins celle de demain. Ça n'a pas de sens.” Cela montre bien l'adaptation. De toute façon, elle est nécessaire pour la survie humaine. Évidemment, avec le réchauffement climatique, cette adaptation doit être encore plus pertinente et plus intelligente.
Géraldine Lance-Perrin :
Merci Louis Bodin pour cet échange. Je retiendrai votre regard optimiste sur l'avenir de notre planète. Grâce à aux conférences que vous donnez, vous permettez d'agir et de réconcilier activité humaine et respect de la nature. Parce que ne l'oublions pas, la nature est reine.
L'approche pédagogique et bienveillante du conférencier Louis Bodin démontre qu'il est possible de concilier expertise scientifique et engagement citoyen pour un avenir plus durable.
Louis Bodin intervient régulièrement lors d'événements professionnels sur la thématique de conférence RSE pour sensibiliser aux enjeux climatiques et partager sa vision positive de l'adaptation nécessaire face au réchauffement climatique.
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