Entretien vidéo de Luc Ferry

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Philosophe de renommée internationale, écrivain prolifique et ancien ministre de l'Éducation nationale, le conférencier Luc Ferry incarne cette rare capacité à rendre accessible les grandes idées philosophiques tout en décryptant les défis du monde moderne.

Rencontre avec Luc Ferry : un philosophe au cœur des enjeux contemporains

Transcription de l'échange

Alice Darfeuille :

Aujourd'hui, nous recevons Luc Ferry, philosophe, écrivain et ancien ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Jeunesse. Luc Ferry donne régulièrement des conférences sur de nombreux sujets. Bonjour Luc Ferry.

Luc Ferry :

Bonjour.

Alice Darfeuille :

Commençons par votre rôle de conférencier. Sur quels sujets vous exprimez-vous en particulier ?

Luc Ferry :

J'ai une vingtaine de sujets de conférence. J'ai eu la chance de faire une grande partie de mes études en Allemagne, j'ai enseigné aux États-Unis et j'ai été marié avec une Américaine. J'ai donc appris l'anglais et l'allemand, ce qui facilite énormément les conférences à l'étranger. Mes livres sont traduits dans 45 langues, ce qui me permet d'être invité dans de nombreux pays. Je suis souvent invité au Brésil, par exemple, un pays que j'adore.

Tous mes sujets de conférence sont liés à une problématique de fond : qu'est-ce que le monde moderne ? Pour reprendre Hegel, la philosophie, c'est "son temps saisi dans la pensée". Je m'intéresse aux traits caractéristiques du monde moderne : le monde de la technique, l'intelligence artificielle, la révolution transhumaniste, la révolution de la longévité, mais aussi aux critiques du monde moderne, notamment dans l'écologie.

J'ai traité une vingtaine de thèmes : l'école, l'écologie, l'intelligence artificielle, la révolution de la longévité... J'ai même enseigné la biologie avec Jean Didier Vincent à Jussieu pendant trois ans. J'ai aussi beaucoup écrit sur l'art moderne. Contrairement à la plupart de mes confrères philosophes, j'aime ce monde moderne. Je pense qu'il a des défauts, mais je suis passionné par lui.

Alice Darfeuille :

Vous pouvez donc donner des conférences en français, en anglais et en allemand ?

Luc Ferry :

Oui, même si je suis moins à l'aise qu'en français. Mes études en Allemagne remontent à 50 ans, donc je parle moins bien qu'à l'époque. L'anglais est plus facile. Je n'ai pas appris l'anglais à l'école, je l'ai appris sur le terrain, donc je le parle très couramment.

Alice Darfeuille :

C'est un exercice que vous aimez, donner des conférences ?

Luc Ferry :

Ce que j'aime avant tout, c'est partager des idées géniales. Il y a des idées absolument géniales dans l'histoire de la philosophie, qu'on ne trouve ni dans la science ni dans la littérature. J'aime les faire avancer et les partager.

J'ai enseigné la philosophie à l'université pendant 40 ans, j'ai préparé mes étudiants à l'agrégation. J'ai aimé partager avec eux les idées les plus fortes. Je peux parler le jargon philosophique, mais ce n'est pas ce que j'aime faire. J'aime partager avec des gens qui veulent comprendre.

Un jour, Jean d'Ormesson m'a pris au bord de la cheminée et m'a dit : "Je n'ai jamais compris ce que voulait dire le schématisme chez Kant. Pouvez-vous me l'expliquer ?" On a passé une demi-heure magnifique où je lui ai expliqué cette idée géniale. C'est ça que j'aime : partager ces grandes idées sans utiliser le jargon philosophique. En dépliant les idées, on fait apparaître tout ce qu'elles ont de génial.

Alice Darfeuille :

Ce n'est pas de la vulgarisation, vous aimez le partage et l'idée de rendre les choses accessibles.

Luc Ferry :

Exactement. Quand vous dépliez une idée grandiose comme le schématisme chez Kant ou la dialectique, ce n'est pas de la vulgarisation. Vous les rendez plus fortes car il y a plein de ramifications dans les idées. En les déployant, vous les rendez plus puissantes.

J'ai beaucoup écrit sur la philosophie de l'amour aussi. L'invention du mariage d'amour, par exemple, c'est typiquement moderne. Pendant des millénaires, on a vécu sur les mariages arrangés. Le mariage d'amour date du 19e siècle. Le fait qu'on puisse choisir son partenaire est récent. Dans le sud global, le mariage arrangé est encore la règle.

Alice Darfeuille :

Le fait d'écrire sur des sujets aussi profonds permet-il d'aborder la vie différemment ?

Luc Ferry :

Oui, absolument. J'ai terminé un livre qui sortira l'année prochaine sur la révolution de la courtoisie, aux 12e et 13e siècles : la sacralisation de la femme. Dans la courtoisie, la femme va remplacer le suzerain et Dieu. Elle devient absolument sacrée, ce qui fait que l'amoureux peut tromper le roi.

Dans la première version de Tristan et Iseult, vers 1170, Tristan, qui adore son roi, va le tromper avec la reine Iseult. Pour la courtoisie, l'amour passion ne peut être qu'adultère et hors mariage. Dans le mariage, on n'a pas le droit à l'amour passion. C'est le moment où l'Église fait du mariage un sacrement pour la première fois.

Cette idée est très répandue aujourd'hui : l'amour passion n'est pas compatible avec la vie conjugale. Six mariages sur dix se terminent par un divorce. La grande question de cette époque était : peut-on rendre l'amour passion compatible avec la vie conjugale ? Des romans de Chrétien de Troyes disent que oui, que le mariage peut être le lieu d'épanouissement de l'amour passion.

Alice Darfeuille :

Comment préparez-vous vos conférences ?

Luc Ferry :

Je travaille dix heures par jour. Il y a des sujets qui changent énormément, comme l'intelligence artificielle qui évolue tous les jours. Il y a de nouvelles IA qui apparaissent, des enquêtes qui comparent les modèles entre eux comme Gemini, Claude 3, ChatGPT. Je suis obligé de rajouter des choses constamment.

Par exemple, Alpha Geometry 2 de Google vient de sortir. Elle a été sacrée médaille d'or aux Olympiades internationales de mathématiques, ce qui veut dire qu'elle est au niveau des 40 meilleurs chercheurs mondiaux en maths. Je suis dans des groupes de chercheurs en IA, je lis des sites spécialisés.

Il y a aussi des sujets intemporels comme "qu'est-ce que la vie bonne pour les mortels ?". Là, vous avez une histoire millénaire. Comme j'écris mes livres moi-même, ils sont dans ma tête.

Alice Darfeuille :

Vous ne répétez même pas vos conférences ?

Luc Ferry :

Non. J'avais invité Raymond Aron dans mon séminaire, et sa conférence tenait sur un timbre-poste. Quand on a les livres dans la tête, on peut prendre trois points essentiels.

Alice Darfeuille :

Huit heures de travail par jour. Quelle est votre journée type ?

Luc Ferry :

Écrire est extrêmement fatigant, même physiquement. J'écris cinq heures le matin, puis l'après-midi je complète la documentation, je lis, et je recommence parfois à écrire vers 18 heures. Après j'arrête tout et je m'occupe de mes filles, de mes amis et de ma femme. Il y a deux choses qui comptent pour moi dans la vie : l'amour et l'intelligence, au sens de comprendre les choses et les partager.

Alice Darfeuille :

Y a-t-il un sujet sur lequel les gens sont particulièrement réceptifs ?

Luc Ferry :

Aujourd'hui, c'est clairement l'intelligence artificielle. Je suis demandé partout, y compris dans des endroits comme le Conseil économique et social régional de Bordeaux. Je fais beaucoup de conférences gratuites.

Il y a aussi beaucoup d'interrogations sur la révolution de la longévité et les questions classiques sur l'écologie. J'évoque aussi ce que j'appelle la révolution de l'amour : l'invention de la famille moderne et du mariage d'amour. Pendant des millénaires, la société civile a été au service de la raison d'État. Depuis les années 60, c'est l'inverse : on attend des politiques qu'elles soient au service de la société civile.

Alice Darfeuille :

Votre dernier livre est consacré à l'intelligence artificielle. Avez-vous pris ce virage par nécessité ou par intérêt naturel ?

Luc Ferry :

Par intérêt naturel, à cause de la biologie. J'ai enseigné biologie et philosophie avec Jean Didier Vincent, qui nous a quittés cette année. J'ai continué à travailler avec d'autres biologistes. Ce qui m'a passionné, c'est que la biologie conduit à l'intelligence artificielle, notamment par le biais de la biologie du cancer.

Il n'y a pas d'immunothérapie, pas de thérapie ciblée, pas de séquençage du génome d'une cellule cancéreuse sans IA. Il faudrait 30 à 40 ans pour séquencer une cellule cancéreuse au cerveau humain, une machine le fait en quelques secondes. Elle peut identifier le type de cancer et déterminer comment l'attaquer. L'IA va sauver des millions de vies.

En même temps, comme le dit Bill Gates, le grand remplacement est en marche. Des centaines de millions d'emplois vont être remplacés par l'IA. Ma fille travaille dans une entreprise de luxe à Genève, il n'y a plus une seule secrétaire. Tout le courrier est fait par ChatGPT.

À lire aussi : Plongée au cœur de l'intelligence artificielle avec nos conférenciers passionnés

Alice Darfeuille :

La complémentarité s'accompagne forcément de cette notion de grand remplacement ?

Luc Ferry : Exactement, et on ne peut pas l'arrêter. Il y a eu un moratoire signé par 30 000 chercheurs, même Elon Musk l'a signé, pour faire une pause parce que c'est dangereux. Mais c'est grotesque. Si nous, Occidentaux, nous arrêtions pour des raisons morales, Daech continue, les théocraties continuent, Poutine continue, la Chine continue. Si on s'arrêtait, le Sud global continuerait à travailler sur l'IA.

Les robots humanoïdes sont capables de construire un immeuble, de changer un carburateur, d'être infirmiers, de faire le travail d'un médecin, de réparer un moteur, de faire de la plomberie. Ce sont des "bébés" qui ont un an, mais quand ils auront ChatGPT dans la tête, ils auront un QI de polytechnicien. Ils peuvent être agrégés de philosophie, construire des problématiques.

Vous avez des laveurs de carreaux qui peuvent être polytechniciens, agrégés de maths et de biologie. Ils coûtent 20 000 euros, travaillent 24 heures sur 24, n'ont pas d'arrêt maladie, ne font pas grève. L'impact sera énorme.

Alice Darfeuille :

Vous avez écrit plus de 200 livres. Qu'est-ce qui est le plus fatigant, écrire ou donner des conférences ?

Luc Ferry : Écrire est très fatigant. Parler est un bonheur car on partage avec les autres. Les gens sont heureux qu'on leur apporte quelque chose, qu'on leur fasse comprendre quelque chose. En venant ici, trois personnes m'ont arrêté dans la rue de manière bienveillante. Je suis une espèce de prêtre laïque.

Alice Darfeuille :

Vous lisez des sites spécialisés ?

Luc Ferry :

Oui, bien sûr. Ce n'est pas du jus de crâne philosophique. Vous avez des livres qui sont de gros pavés parce qu'ils sont faits par des gens qui ne connaissent absolument rien, donc il faut vraiment s'informer. Et puis vous avez des sujets éternels comme "qu'est-ce que la vie bonne pour les mortels ?" Là, vous avez une histoire qui est séculaire, millénaire, où vous pouvez raconter une histoire magnifique. La conférence est dans ma tête. Et puis, à la différence des hommes politiques, j'écris mes livres moi-même, ils sont tous là. Donc je n'ai pas vraiment besoin de préparation.

Alice Darfeuille :

Vous ne répétez pas ?

Luc Ferry :

Non, écoutez, un jour j'ai invité Raymond Aron au séminaire que je faisais. Je ne suis pas normalien, j'ai fait mes études en partie en Allemagne. J'avais invité Aron à faire une conférence dans mon séminaire. Il était venu et sa conférence, comme votre papier, tenait sur un timbre-poste. Il écrivait lui-même. Quand on a les livres dans la tête, on peut prendre trois petites notes pour trois points essentiels.

Alice Darfeuille : Trois points essentiels. Six heures de travail par jour donc ?

Luc Ferry :

Je vais être honnête, je m'occupe beaucoup aussi des amis, des gens que j'aime, mais c'est plutôt huit heures par jour.

Alice Darfeuille :

C'est quoi la journée type de Luc Ferry ? De la lecture le matin, midi et soir ?

Luc Ferry :

Contrairement à ce qu'on croit, écrire est extrêmement fatiguant, y compris physiquement. J'ai tendance à écrire le matin. J'écris cinq heures le matin. Puis, après midi, je vais plutôt compléter la documentation, lire des choses, et peut-être recommencer à écrire vers 18h. Puis j'arrête tout et je m'occupe de mes filles, de mes amis et de ma femme, des gens que j'aime. Il y a deux choses qui comptent pour moi dans la vie : l'amour et l'intelligence. L'intelligence au sens de comprendre les choses et les partager.

Alice Darfeuille :

Il y a un sujet en particulier ? C'est quelque chose de s'exprimer sur une vingtaine de sujets, donner des conférences là-dessus. Vous sentez qu'il y en a un en particulier sur lequel les gens sont le plus réceptifs ?

Luc Ferry :

Aujourd'hui, c'est clairement l'intelligence artificielle. Je suis demandé absolument partout, y compris dans des endroits improbables comme le Conseil économique et social régional de Bordeaux, très sympathique dans une ville sublime. Je fais beaucoup de conférences gratuites. J'ai besoin de vivre comme tout le monde, mais il y a des choses que je fais bénévolement.

Alice Darfeuille :

Aujourd'hui c'est l'IA qui est le plus demandé ?

Luc Ferry :

Oui, mais il y a beaucoup d'interrogations aussi sur la question de la longévité, donc la révolution de la longévité, et évidemment les questions classiques sur l'écologie et sur ce que j'appelle la révolution de l'amour, c'est-à-dire l'invention de la famille moderne et du mariage d'amour. Pendant des millénaires, la société civile - que ce soit l'entreprise ou la famille - a été au service de la raison d'État. Depuis les années 60, ça s'est inversé et on attend des politiques et de l'État qu'ils soient au service de la société civile. C'est une révolution liée à la révolution de l'amour.

Alice Darfeuille :

Sur l'intelligence artificielle, votre dernier livre est consacré à ce sujet. Est-ce que vous vous êtes dit qu'il fallait prendre ce tournant, ce virage ? Ou c'était un sujet qui vous intéressait naturellement ?

Luc Ferry :

Naturellement, à cause de la biologie. Dans le domaine de la santé, j'ai beaucoup travaillé. J'ai enseigné avec Jean-Didier Vincent, biologie et philosophie à Jussieu. J'ai beaucoup appris grâce à lui. Il nous a quitté cette année, mais c'était un type génial. J'ai continué par moi-même, j'ai travaillé avec d'autres biologistes, avec André Hadot, qui était un professeur génial et qui est mort aussi. Je n'ai jamais quitté la biologie.

Ce qui m'a passionné, c'est que ça conduit à l'intelligence artificielle, notamment par le biais de la biologie du cancer. Il n'y a pas d'immunothérapie, pas de thérapie ciblée, pas de séquençage du génome d'une cellule cancéreuse sans IA. On a calculé qu'il faudrait 30 ou 40 ans pour séquencer une cellule cancéreuse au cerveau humain. Il faut quelques secondes ou quelques minutes à une machine. Une fois qu'elle a séquencé le génome d'une cellule cancéreuse, elle est capable de savoir de quel type de cancer il s'agit parmi une centaine de cancers, par quel bout on peut l'attaquer, on peut faire des thérapies ciblées. Pareil pour les immunothérapies, pour transformer nos Natural Killers, nos lymphocytes, en soldats qui vont aller attaquer les cellules cancéreuses. Il faut de l'IA. L'IA va sauver des millions de vies. C'est comme ça que je suis venu à l'IA, par la biologie du cancer.

En même temps, je me suis rendu compte - et Bill Gates l'a dit avant-hier - que mon livre s'appelle "Grand remplacement ou complémentarité". Le grand remplacement est en marche. Ce sont des centaines de millions d'emplois qui vont être remplacés par des IA. Je ne cesse de le dire, les gens n'y croient pas. Ma fille travaille dans une boîte du luxe à Genève, il n'y a plus une seule secrétaire. Tout le courrier est fait par ChatGPT.

Il y a des gens qui trouvent ça formidable parce qu'ils veulent la fin du travail, et d'autres qui disent que c'est terrifiant parce qu'on ne sait pas ce qu'on va faire des gens qui auront un emploi remplacé. Ça va remplacer des emplois non seulement de cols blancs mais de cols bleus. Les grands économistes qui disaient que ça avait peu d'impact sur les cols bleus se trompent. Les robots humanoïdes aujourd'hui sont capables de construire un immeuble. Je regardais un robot qui changeait un carburateur sur une voiture. C'est dingue. Vous avez des robots humanoïdes capables d'être infirmière, de faire tout le travail de clinique d'un médecin, de réparer un moteur de voiture, de monter un mur, de construire un immeuble, de faire de la plomberie, de la soudure.

Ce sont des robots qui ont un an. Quand ils auront ChatGPT dans la tête, ils ont un QI de polytechnicien. Ils peuvent être agrégés de philo, contrairement à ce que dit mon ami Raphaël Enthoven. Ils peuvent être agrégés de philo sans aucun problème, construire des problématiques sans aucun problème. S'ils sont médaille d'or aux Olympiades de mathématiques, ils peuvent construire des problématiques. Ils peuvent être agrégés de biologie et de maths. Vous avez des laveurs de carreaux qui peuvent être polytechniciens, agrégés de maths et de biologie et d'histoire. Ils peuvent aller faire les courses, vous faire un mojito quand vous rentrez à la maison, et ils coûtent 20 000 euros. Ils travaillent 24h sur 24, ils n'ont pas d'arrêt maladie, ils ne sont pas à la CGT, ils ne font pas grève. Voyez l'impact que ça va avoir. Ce sont des centaines de millions d'emplois qui vont être remplacés par l'IA et les robots humanoïdes.

Alice Darfeuille :

L'un ne va pas sans l'autre. Le fait que ça puisse nous aider dans le progrès et être complémentaire s'accompagne forcément aussi de cette notion de grand remplacement ?

Luc Ferry :

Exactement. On ne peut pas l'arrêter. Il y a eu un moratoire signé par 30 000 chercheurs - Yuval Harari, même Elon Musk l'a signé, ce qui est assez rigolo - pour qu'on s'arrête, qu'on fasse une pause parce que c'est très dangereux. C'est extrêmement dangereux, mais personne ne peut s'arrêter. C'est une blague, c'est ridicule. J'explique pourquoi dans mon livre, c'est grotesque. On ne peut évidemment pas s'arrêter parce que si nous, Occidentaux, nous nous arrêtions pour des raisons juridico-morales - les manipulations des élections, tout ça, c'est terrible, les petits robots qui peuvent manipuler les élections sont géniaux et très persuasifs - eh bien, Daech continue, ils sont très bons sur l'IA. Daech continue, les théocraties continuent, Poutine continue, la Chine continue. Si on s'arrêtait, le Sud global hurlerait de rire en continuant à travailler sur l'IA pour nous détruire. Pour ceux qui ne nous aiment pas, le Sud global en gros n'aime pas l'Occident. On ne peut pas s'arrêter.

À lire aussi : Conférence d'exception, Luc Ferry et Laurent Alexandre réunis pour explorer l'Intelligence Artificielle

Alice Darfeuille :

Deux dernières questions, Luc Ferry. Vous donnez beaucoup de conférences sur beaucoup de sujets, vous écrivez beaucoup aussi et vous avez écrit plus de 200 livres. J'ai rarement vu ça. Qu'est-ce qui est le plus fatiguant, écrire ou lire ?

Luc Ferry :

Je travaille beaucoup. C'est d'écrire, écrire c'est très fatiguant.

Alice Darfeuille :

D'écrire ou de parler ?

Luc Ferry :

Parler, c'est un bonheur parce qu'on partage avec les autres. Je ne vais pas être prétentieux, mais les gens sont quand même très heureux qu'on leur apporte quelque chose, qu'on leur fasse comprendre quelque chose. Généralement, sinon ils ne m'inviteraient pas. Les gens sont très heureux de ce partage de grandes idées. Souvent, en venant ici, il y a trois personnes qui m'ont arrêté dans la rue gentiment en me disant qu'elles ont écouté mes CD et que ça leur apprend des choses. Je pense que je suis une espèce de prêtre laïque.

Alice Darfeuille :

Merci beaucoup Luc Ferry. Merci d'avoir été avec nous pour nous parler de vous.

Luc Ferry :

Merci, c'est un grand sujet comme dit l’autre. Merci à vous.

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