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Jacques Attali conférencier acteur informatique

Publié par Premium communication
10/02/2019

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Grâce à l'Agence de Conférenciers Premium Communication, Jacques Attali a été retenu pour venir tenir conférence à l'occasion d'une manifestation interne organisée par un acteur international des services informatiques.

La conférence de Jacques Attali traitera de l'économie française au sein d'une économie européenne et mondiale en pleine mutation, à bien des égards.

A propos de Jacques Attali :

Professeur, écrivain, conseiller d'Etat honoraire, conseiller spécial auprès du Président de la République de 1981 à 1991, fondateur et premier président de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement à Londres de 1991 à 1993, Jacques Attali (www.attali.com) est maintenant président de A&A, société internationale de conseils, (www.aeta.net) spécialisée dans les nouvelles technologies, basée à Paris, et  président de PlaNet Finance(www.planetfinance.org), Organisation de Solidarité Internationale spécialisée dans le développement de la microfinance. PlaNet Finance est la plus importante institution mondiale de soutien a la microfinance. Elle conseille et finance le développement de la microfinance dans plus de 80 pays.
 
En 1980, il fonde Action Contre la Faim et lance en 1984 le programme européen Eurêka (vaste programme sur les nouvelles technologies qui a donné naissance, entre autres, au MP3). En 1989, il lance un programme international d'action contre les inondations catastrophiques au Bangladesh. Jacques Attali a ensuite conseillé le Secrétaire Général des Nations Unies sur les risques de prolifération nucléaire. Il est à l’origine de la réforme de l’enseignement supérieure d’harmonisation des diplômes européens, dite LMD.
 
Docteur d'Etat en Sciences économiques, Jacques Attali est diplômé de l'Ecole Polytechnique, (major de la promotion 1963), de l'Ecole des Mines, de l'Institut d'Etudes Politiques et de l'Ecole Nationale de l'Administration.
Il a enseigné l'économie théorique à l'Ecole Polytechnique, à l'École des Ponts et Chaussées et à l'Université Paris-Dauphine.  Il est docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères  et membre de l’Académie Universelle des Cultures.
 
Jacques Attali est également l’éditorialiste de L'Express. Il est l'auteur plus de soixante-sept livres, traduits dans plus de trente langues et diffusés à plus de huit millions d'exemplaires à travers le monde, comprenant des essais (sur des sujets allant de l'économie mathématique à la musique), des biographies, romans, des contes pour enfants, des biographies et des pièces de théâtre. Il a été désigné comme l’un des 3 plus influents intellectuels de France et l’un des 100 plus influents dans le monde.
 
En avril 2011, le Woodrow Wilson International Center for Scholars de la Smithsonian Institution des Etats-Unis a remis le Woodrow Wilson Award for Corporate Citizenship (Prix Woodrow Wilson de laCitoyenneté d'Entreprise) à Jacques Attali.
 
 
http://admin.planetfinancegroup.org/upload/medias/fr/cp_woodrow_wilson_international_center_6_avril-final.pdf
 
Jacques Attali (11 250 abonnés sur Facebook / 45 860 sur Twitter / 57 913 sur Linkedin) Première personnalité française -n'ayant pas de mandat électif- à être autant suivi à travers trois réseaux sociaux différents.
Premier écrivain français sur Twitter, devant Marc Levy, Yann Moix, Bernard-Henry Levy et Tatiana de Rosnay.
Deuxième personnalité française la plus suivie dans le monde sur Linkedin, derrière Nicolas Bordas, President de BEING.
 
Jacques Attali est l’économiste français le plus suivi sur Twitter, Facebook, Linkedin.
 
Quatrième économiste le plus suivi dans le monde sur Twitter derrière Paul Krugman, Nouriel Roubini et Umair Haque.
 
Essais :
Analyse économique de la vie politique, PUF, 1973
Modèles politiques, PUF, 1974
L'Anti-économique (avec Marc Guillaume), PUF, 1975
La Parole et l'Outil, PUF, 1976
Bruits, PUF, 1977 et Fayard, 2000
La Nouvelle Économique française, Flammarion, 1978
L'Ordre cannibale, Grasset, 1979
Les Trois Mondes, Fayard, 1981
Histoires du Temps, Fayard, 1982
La Figure de Fraser, Fayard, 1984
Un homme d’influence, Fayard, 1985
Au propre et au figuré, Fayard, 1988
Lignes d'horizon, Fayard, 1990. 1492, Fayard, 1991
1492, Fayard, 1992  
Économie de l'Apocalypse, Fayard, 1994
Chemins de sagesse, Fayard, 1996
Fraternités, Fayard, 1999
Les Juifs, le monde et l'argent, Fayard, 2002
L’homme nomade, Fayard, 2003
Raison et Foi, BNF, 2004
La voie Humaine, Fayard, 2004
La confrérie des éveillés, Fayard, 2004
Karl Marx ou l’esprit du monde, Fayard, 2005
C’était François Mitterrand, Fayard, 2005
Une brève histoire de l’avenir, Fayard,2006
La Crise, et après ?,Fayard, 2008
Le sens des choses, avec Stéphanie Bonvicini et 32 auteurs, Robert Laffont, 2009
Survivre aux crises, Fayard, 2009
Tous ruinés dans 10 ans ?, Fayard, 2010
Demain, qui gouvernera le monde ? Fayard, 2011
Perspectives, L’Express Roularta, 2011
Candidats, répondez ! Fayard, 2012
Urgences françaises, Fayard, 2013
Histoire de la modernité, Robert Laffont, 2013
Avec nous, après nous, BakerStreet / Fayard 2013
Devenir soi, Fayard, 2014
Peut-on prévoir l’avenir, Fayard, 2015
100 jours pour la France réussisse,Fayard, 2016
Le destin de l’Occident, Athènes, Jérusalem, Fayard, 2016
Vivement après demain, Fayard, 2016
 
Dictionnaires :
Dictionnaire du XXI siècle, Fayard, 1998
Dictionnaire amoureux du Judaïsme, Plon/Fayard/2009
 
Romans :
La Vie éternelle, roman, Fayard, 1989
Le Premier Jour après moi, roman, Fayard, 1990
Il viendra, roman, Fayard, 1994
Au-delà de nulle part, roman, Fayard, 1999
La Femme du menteur, roman, Fayard, 1999
Nouv’Elles, 2002
La Confrérie des Eveillés, Fayard, 2004
Nos vies, disent-ils, Fayard, 2014
Premier arrêt après la mort, Fayard, 2017
 
Biographies :
Sigmund Warburg, un homme d'influence, Fayard, 1985
Blaise Pascal, ou le génie français, Fayard, 2000
Karl Marx ou l’esprit du Monde, Fayard, 2004
Gandhîou l’Eveil des Humiliés, Fayard 2007
Phares, Fayard, 2010
Diderot ou le bonheur de penser, Fayard, 2012
 
Théâtre :
Les Portes du Ciel, Fayard, 1999
Du Cristal à la fumée, Fayard, 2008
 
Contes pour enfants :
Manuel, 1'enfant-réve (ill. par Philippe Druillet), Stock, 1995.
 
Mémoires :
Verbatim I, Fayard, 1993.
Europe(s), Fayard, 1994.
Verbatim II, Fayard, 1995.
Verbatim III, Favard, 1995.
C’était François Mitterand, Fayard, 2005.
 
Rapports :
Pour un modèle européen d’enseignement supérieur, Stock, 1998.
L’Avenir du travail, Fayard/Institut Manpower, 2007.
300 décisions pour changer la France, rapport de la Commission pour la libération de la croissance française, XO, 2008.
Paris et la mer. La Seine est capitale, Fayard, 2010
Une ambition pour 10 ans, Editions XO, 2010
La francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable,La Documentation française, 2014
 
Beaux livres :
Mémoire de sabliers, collections, mode d’emploi, éditions de l'Amateur, 1997
Amours, Histoires des relations entre les hommes et les femmes, avec Stéphanie Bonvicini, Fayard, 2007
 
Histoires du temps, Fayard, 1982
Raconter l'histoire d'un objet quotidien, de ses techniques, de ses formes, de ses usages, telle est la première ambition de ce livre.
Je voudrais qu'on y trouve avant tout une méticuleuse histoire des instruments de mesure du temps, du premier gnomon aux plus étranges objets d'aujourd'hui. Une histoire aussi de leurs théoriciens, de leurs inventeurs, de leurs fabricants. Et, au-delà, celles des usages, innocents ou pervers, quotidiens ou démesurés, qu'en ont fait les hommes.
Une histoire ? Des histoires, plutôt. Car les formes du temps s'enchevêtrent en de complexes arabesques, en des interférences raffinées. Bien des récits du passé sont alors possibles et se croisent, bien des avenirs sont encore ouverts...
A chaque grand carrefour de l'histoire du pouvoir change la mesure du temps, signal annonciateur. Le gnomon, la clepsydre, l'horloge astronomique, la montre, le chronomètre de marine et la pointeuse d'usine révèlent certaines de ces grandes fractures. De même, aujourd'hui, notre avenir, ses richesses et ses ruines, ses espérances et ses cauchemars sont inséparables de l'usage que nous ferons du temps, autrement dit de l'usage que nous ferons de nous-mêmes.

Voici donc des histoires du temps. Histoires de pénitence et de fête, de sacrifice et de carnaval, de violence et de sourire. Puissent-elles aider à mieux faire poindre en chacun l'aube d'un temps de vie, de tolérance et de liberté.
 
La figure de Fraser, Fayard, 1984
Ce bref essai est le texte substantiellement élargi et récrit d'une conférence prononcée par Jacques Attali dans le cadre d'un colloque à Cerisy. Il se veut la synthèse de ses travaux successifs sur la musique (Bruits), la médecine (l'Ordre cannibale), l'économie (La Parole et l'Outilet les Trois Mondes), la mesure du temps (Histoires du Temps).
Métaphore de cette réflexion : une figure géométrique, la " figure de Fraser ", qui présente la particularité d'être, selon la position de l'observateur, soit une spirale (emblème du progrès continu), soit une succession de cercles concentriques (symbole de la répétition de cycles).
A partir de cette figure et des représentations contraires et conjuguées de l'Histoire qui s'y lisent, Jacques Attali s'interroge sur la nature de toutes les " crises ", et en particulier de celle de cette fin du XXesiècle.
 
Un homme d’influence. Sir Siegmund G. Warburg (1902-1982),Fayard, 1985
Né avec le siècle dans une très ancienne famille de banquiers juifs, Siegmund Warburg, à l'exemple de ses plus grands ancêtres, commence sa carrière comme banquier et conseiller du Prince en Allemagne. Dans les tourbillons de Weimar qui ruinent son père, il participe aux tortueux financements des réparations allemandes. Et lorsque l'économie de la dette laisse place à l'économie de la guerre, l'avènement de Hitler l'envoie à Londres, avec son nom pour tout capital. Il y fonde une petite société financière, y invente les modes de financement des Alliés en guerre, et contribue à briser ceux de l'Allemagne au moment où Hitler détruit, avec son peuple, la banque que sa famille a mis plus de deux siècles à bâtir.

Après la guerre, tout recommence. Il relève le nom de la famille, crée à Londres sa propre banque, S.G. Warburg and Co. En vingt ans, il y devient de nouveau le premier banquier de la place, conseiller du Prince, et invente les principales techniques de la finance d'aujourd'hui, des offres publiques d'achat aux euro-émissions. Mais, également avant les autres, il voit se profiler l'impuissance de l'Europe, la rébellion du tiers monde, la montée du Japon et les difficultés d'Israël.
Alors, guetteur devenu lui-même signe, sans le savoir peut-être, quarante ans presque jour pour jour après son premier exil, il quitte de nouveau un monde qui a fait sa fortune mais dont il sent venir la fin.

Etrange destin d'un homme presque seul, dont l'obsession unique est de relever son nom et d'en prolonger l'influence, au coeur des principaux cyclones de ce siècle. Vigile d'un temps de barbarie, jamais résigné à sa défaite. Prince de la finance, aventurier du siècle, écouté des hommes de pouvoir sans jamais en être un lui-même, il a vécu une de ces très grandes vies à l'ombre desquelles rien ne pousse.
Homme d'influence : ainsi aime-t-il à se vouloir lui-même, comme le Joseph des Ecritures et celui de Thomas Mann qu'il place plus haut que tout; c'est-à-dire homme de séduction sur ces autres hommes qui prétendent, eux, avoir du pouvoir sur les choses.
 
Au propre et au figuré : une histoire de la propriété,Fayard, 1988
Ce qui change le moins chez l'homme, ce sont les questions qu'il se pose sur lui-même. A toutes les époques, sous toutes les latitudes, dans toutes les sociétés, il a éprouvé les mêmes angoisses, nourri les mêmes doutes, formulé les mêmes interrogations sur son identité, sur le sens de sa vie, de la douleur et de la mort, sur les meilleurs moyens d'être, d'avoir, de durer, de transmettre.

A certaines époques, il a trouvé à ces questions des réponses naturelles, cohérentes, rassurantes. Puis le doute s'est réinstallé, les certitudes ont vacillé, les interrogations ont resurgi, des convictions se sont opposées, des ordres se sont dissous.

Ainsi en est-il de la propriété. De tout temps, on s'est demandé quelle était la meilleure façon de l'organiser, la plus juste, la plus libre. On a cru parfois le savoir. D'aucuns ont soutenu que l'homme évoluait, au rythme d'un progrès irréversible, de la propriété communautaire à la propriété individuelle. D'autres ont affirmé que l'évolution et les luttes allaient exactement en sens contraire. D'autres enfin ont rêvé d'une société sans propriété, ni privée, ni collective.

Il m'a semblé découvrir qu'il y avait, derrière chacune des conceptions de la propriété qui se sont succédé et entrechoquées depuis des millénaires, comme un signal toujours présent, comme une obsession incontournable que je résumerai ainsi : ce que cache la propriété, c'est la peur de la mort.
 
La Vie éternelle,Fayard, 1989
Là-bas, sur une île isolée _ ou là-haut, sur quelque étoile lointaine _, un peuple coupé de tout par quelque catastrophe majeure répète l'histoire des hommes depuis leurs origines, y compris la traque, l'exil puis le massacre d'une minorité distinguée par ses traditions, ses pouvoirs magiques et la vie éternelle qu'on lui prête. Puis, dans le sang et le chaos, comme se retournent les fioles d'un sablier, s'inversent les flèches du Temps. Mémoire et prophétie se confondent et ce " testament d'outre-monde " se met à ressembler à s'y méprendre aux plus vieilles histoires que l'humanité a vécues, dans la démesure barbare des pires génocides et les espérances les plus folles des faiseurs d'éternité.

Le premier roman de Jacques Attali est tout à la fois un roman de science-fiction (des voyageurs de l'avenir, naufragés sur une étoile), un roman historique (les tragédies du pouvoir dans des temps très reculés), un roman policier (un prince assassiné au fond d'un vieux château), un roman politique (un coup d'Etat préparé de main de maître), un roman épique (trois siècles dans la vie d'une grande famille), un roman d'amour (une princesse balancée entre trois séductions), un roman initiatique (une jeune fille à la recherche de sa vérité et de son père), un roman théologique (le lent décryptage d'un écrit cabaliste ouvrant accès à la Vie éternelle), et peut-être même un roman à codes et à clés...

La Vie éternelle, roman, a obtenu en mai 1989 le Grand Prix du Roman de la Société des Gens de Lettres.
  
Le premier jour après moi, Fayard, 1990
" Sarah contemple toujours l'homme _ le cadavre ? _ gisant sur le lit. Elle semble effarée.
Pour elle, je n'existe déjà plus. Pour elle, je ne suis qu'un mort allongé sur le lit.
Elle lui prend à nouveau le poignet, le palpe longuement, puis le relâche. Elle se penche pour écouter son coeur, puis se redresse, extrêmement pâle.
Je m'approche pour mieux examiner le corps inerte ; impossible de nier l'évidence: c'est bien le mien.
Il est huit heures trente-quatre du matin, ce lundi treize décembre.
Je ne me suis pas réveillé ce matin.
Je suis mort.
Ainsi commence le premier jour après moi. "

Après La Vie éternelle, roman, publié en 1989 et couronné par le Grand Prix du roman de la Société des Gens de Lettres,Le premier jour après moiest le second ouvrage de fiction de Jacques Attali.
 
Lignes d’horizon, Fayard, 1991
Devant nous, à la veille du troisième millénaire dont une brève décennie désormais nous sépare, quel nouvel ordre politique se profile ? quel développement ? quels rapports de pouvoir entre les nations ? quels styles de vie ? quelles tendances artistiques ?

Nous entrons dans une période radicalement neuve : l'Histoire s'accélère, les blocs se dissolvent, la démocratie gagne partout du terrain, acteurs et enjeux nouveaux surgissent. Face à ces évolutions en apparence désordonnées, la mode est à se méfier des modèles, à s'abandonner au jeu des forces multiples qui agitent notre planète, à faire du marché le maître de toute chose, l'arbitre de toute culture.
Je ne souscris pas à cette mode. Je crois au contraire que notre époque, comme les autres, est relativement explicable, que notre avenir peut être éclairé d'hypothèses sérieuses, qu'on est en droit d'esquisser des lignes d'horizon. A condition de jeter des ponts entre les innombrables apports des sciences sociales d'aujourd'hui et de s'en servir pour donner sens au foisonnement de faits qui surprennent notre quotidien.
 
1492, Fayard, 1992
Cette année-là, trois caravelles rencontrent un continent ; s’effondre le dernier royaume islamique d’Europe ; les Juifs sont expulsés d’Espagne ; un Borgia est élu pape ; meurent Laurent le Magnifique, Piero della Francesca, Casimir IV, roi de Pologne, Ali Ber, roi du Songhaï ; la Bretagne devient française, la Bourgogne disparaît ; l’Angleterre renonce au continent et se tournera vers les colonies ; débarquent en Europe le chocolat, le tabac, le maïs, la pomme de terre ; en Amérique arrivent la roue, le cheval et la variole ; Martin Behaïm construit à Nurem-berg la première sphère terrestre ; on publie à Ferrare le premier plan d’urbanisme ; on émet à Gênes la première lire ; le professeur Antonio de Nebrija fait paraître à Salamanque la première grammaire en langue vulgaire ; à Genève apparaît la syphillis ; au Vatican, on tente peut-être la première transfusion sanguine ; en Italie, on imprime pour la première fois le traité d’harmonie musicale de Boèce ; à Mayence, Middleburg prophétise la Ré-forme et annonce Luther ; en Espagne, on représente la première pièce de théâtre sur une scène fermée.

Cette année-là, Anvers supplante Venise au cœur de l’économie-monde ; l’Europe se tourne vers l’Atlantique, oubliant l’Est et son passé oriental, la Méditerranée et sa composante islamique. Elle se rêve pure, romaine et non plus jérusalmite. Se forge ce qui deviendra tantôt le rationalisme, tantôt le protestantisme ; s’inventent la démocratie et la classe ouvrière. On fait le projet d’un Homme nouveau. Commence à s’écrire l’Histoire telle que les nouveaux maîtres la raconteront pour leur plus grande gloire, vantant leur passion de la Raison, l’audace de leurs découvertes, leur goût de la vérité, leurs rêves de monuments et de musique.
J’ai voulu comprendre ici cette catastrophecomme disent certains mathématiciens, cette bifurcationcomme disent des physiciens, ce rendez-vous, comme pourrait dire, plus simplement et sans doute mieux, le commun des mortels.
 
Verbatim. Chroniques des années 1981-1986. Tome I,Fayard, 1993
Dès le premier jour où je me suis installé dans le bureau jouxtant celui du Président de la République, j'ai pensé que mon devoir serait, un jour ou l'autre, de rendre compte aussi intégralement que possible, de témoigner, d'expliquer.

C'est ce que je fais ici, dans la limite de ce que l'intérêt de la République permet de dévoiler à si brève échéance.
Depuis ces journées éblouies de mai 1981, j'ai consigné quotidiennement, aussi honnêtement mais aussi crûment que possible, les faits, les impressions, les dialogues. On les retrouvera tels quels. J'ai aussi utilisé ici mille et une notes _ manuscrites pour la plupart _ rédigées à l'intention du seul Président, en particulier les très nombreux verbatimrendant compte des tête-à-tête entre chefs d'Etat. Enfin, j'ai puisé dans ma mémoire qui, comme toute faculté humaine, est imparfaite.

Dans la plupart des cas, nul n'est à même de corrobrer mon témoignage: j'ai été seul à entendre la plupart des propos que je rapporte ici, et ma parole vaudra donc seule contre tous les démentis.

Cette lecture permettra, je l'espère, de comprendre l'extrême complexité et la diversité étourdissante de l'exercice de ce pouvoir si particulier, celui d'un homme isolé de tout, pour qui rencontres, réunions, voyages sont de rares moments d'échanges volés à un protocole de confinement. Un homme dont l'essentiel de l'influence se résume à l'annotation quotidienne de dizaines de parapheurs de notes, lettres, requêtes, décrets, lois, grâces, avis, études, rapports de police, suggestions, demandes de décisions émanant de tous les horizons, filtrés _ ou non _ par ses conseillers.

Ce journal se voulait exhaustif ; il ne peut l'être, évidemment. Il se voulait aussi objectif ; il ne peut l'être non plus. A certains, ce verbatimparaîtra trop louangeur. D'autres le trouveront injustement critique. Pour me tenir à égale distance de ces deux écueils, j'ai tenté de n'être là que l'observateur d'épisodes singuliers de la comédie humaine. On y trouvera le récit de réussites et d'erreurs, de mesquineries et de grandeurs.
Naturellement, ce texte est marqué par l'étrange rôle que j'y ai tenu : l'intellectuel dont le Prince se méfie assez pour le tenir en lisière, mais en qui il assez confiance pour en faire le témoin de toutes les rencontres, le filtre de tous les documents, pour lui confier maintes missions et l'accepter comme son confident quotidien. Celui dont on garde l'avis pour soi sans jamais le mêler à l'action collective.
Je dis cela sans aucune amertume ; je l'ai voulu ainsi.
Les épreuves de ce livre, une fois achevées, n'eurent que deux lecteurs : Claude Durand, mon éditeur, comme pour chacun de mes livres; et le Président de la République, qui eut le droit de rayer ce qu'il voulait. Droit qu'il n'a pas exercé, sans que cela ait constitué pour moi une surprise. Seul, il connaît la totalité des facettes de son action.
 
Europe(s), Fayard, 1994
« L'Europe, à l'évidence, n'existe pas. Elle n'est ni un continent, ni une culture, ni un peuple, ni une histoire. Elle n'est définie ni par une frontière unique ni par un destin ou un rêve commun.
" Il existe en revanche desEuropes, qui s'échappent lorsqu'on cherche à en appréhender trop précisément les contours.
" L'Europe est le seul continent à ne pas s'être défini par l'exclusion des autres, mais, pour leur bonheur et leur malheur, par leur conquête  ; le seul à avoir semé, aux quatre vents de ses ambitions impériales, ses langues, ses idées et ses hommes.
" En ce sens, l'ordre du monde est pour longtemps encore européen. Même si cette péninsule improbable s'est vue remplacée au " coeur " de l'Histoire par l'une de ses créatures, l'Amérique, même si elle risque de n'être plus qu'une colonie de sa propre utopie, l'Europe restera à jamais, dans son ambiguïté même _ je préférerais écrire l'Europe(s), pour signifier cette multiplicité-, la mère de toutes les modernités.
" Cette ambiguïté, je l'ai vécue de près quand la chute du dernier Empire précapitaliste du monde, en émancipant l'Europe(s), la soumettait tout entière à l'ordre américain. De Prague à Londres, de Bruxelles à Moscou, j'ai vu les dirigeants intérioriser cette nouvelle soumission, en même temps que se dessinait le rêve d'une construction européenne plus libre et plus adulte. "
 
Il viendra, Fayard, 1994
" Avant la fin du spectacle, quand l'océan de musiques et de prières sera au plus fort de sa houle, Mortimer tuera son fils. Pour le sauver. Et pour sauver le monde.
... Après tout ce qu'il vient de vivre, ces mois de chagrin et de doutes, d'espoirs et de stupeurs, voici venu le moment. Ne pas reculer. Faire valoir ce que doit. S'il renonçait maintenant, rien n'aurait servi de rien depuis l'aube des temps. Et l'abomination s'accomplirait.
En finir. Se préparer. Guetter la longue silhouette manipulant son boulier, qui se laissera bientôt porter par les vagues de rumeurs psalmodiées. Pantin véhément, Jonathan proférera ses malédictions et ses délires, très vite, comme s'il redoutait de s'entendre réfléchir, de se souvenir de lui-même. Ne pas s'attendrir. L'homme a
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